Céline Boisserie-Lacroix

Céleste Boursier-Mougenot, onirique et organique


© Felix Hörhager / dpa Picture-Alliance / AFP


Alors musicien pour l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert, Céleste Boursier-Mougenot nourrit le désir de donner forme à ses créations sonores. Les ancrer dans la matérialité. Ses dispositifs, il les façonne à partir d’une grande diversité de matériaux. Aucune contrainte, si ce n’est de réserver à son public une expérience inattendue et sans cesse renouvelée de l’écoute.


© Céleste Boursier-Mougenot


Pour la Biennale de Venise, le plasticien promet des installations magiques aux confins des sciences du vivant. Entre autres créations, transHumUs fait valser les arbres. Pour cela, Céleste Boursier-Mougenot donne corps à un métabolisme végétal imaginaire.

S’appuyant sur l’essence même de la robotique, la transformation d’un stimuli sensoriel en information motrice, il imagine un métabolisme hybride, fait de sève et d’électricité. Sous l’effet d’un mécanisme de régulation thermique, les fluctuations de la montée de la sève provoquent le déplacement de l’arbre, fiché dans une motte d’humus mobile. Une chorégraphie lente et majestueuse se déploie peu à peu, accompagnée d’une fine partition sonore.

Au-delà de la dimension éminemment poétique, une réflexion politique subtile se fait jour, visant à interroger les systèmes de contrôle du vivant et les espaces de liberté qu’ils permettent.



—  2015, Texte initialement publié sur Kaléidosciences, Carnet de veille en Littérature, Arts, Sciences et Technique

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